L'alimentation : au carrefour du bien-être et de la sécurité pour les personnes cérébrolésées
Pour les personnes vivant avec une paralysie cérébrale ou un polyhandicap, l'acte de se nourrir dépasse la simple nécessité physiologique. C'est un moment privilégié, porteur de liens sociaux et de plaisir, mais qui peut malheureusement se transformer en source d'inquiétude ou de danger en raison de difficultés spécifiques. C'est précisément pour aborder cette complexité que la Fédération Paralysie Cérébrale France organise régulièrement des rencontres thématiques essentielles.
Une récente journée d'étude fédérale, tenue le 12 juin dernier, a mis en lumière un sujet d'une importance capitale : « Alimentation et diététique des personnes avec paralysie cérébrale ou polyhandicap : concilier sécurité, équilibre et plaisir ». Comme le souligne Jacky Vagnoni, président de la Fédération, ces événements sont des piliers pour le réseau, permettant de faire progresser les connaissances et d'améliorer concrètement le quotidien des personnes concernées.
Naviguer entre défis et opportunités à table
Les troubles de la déglutition, les risques d'étouffement ou encore les déséquilibres nutritionnels sont des réalités auxquelles sont confrontées de nombreuses personnes atteintes de paralysie cérébrale ou de polyhandicap. Ces enjeux soulignent l'importance vitale d'une approche attentive et préventive. Mais au-delà de la sécurité, un autre aspect crucial a été mis en avant : le maintien du plaisir gustatif et visuel. Comment garantir l'attrait d'un plat lorsque les textures doivent être adaptées, comme dans le cas d'aliments mixés ou moulinés ? Cette question de la préservation du plaisir est un défi majeur.
Des perspectives croisées pour une meilleure prise en charge
Grâce à la richesse des interventions d'experts, dont M. Bertrand MONLOUP, diplômé en cuisine et en pâtisserie, chef cuisinier au sein du Centre d’Education Motrice (CEM) Guillaume Belluard d’Alpysia,cette journée d'étude a permis d'explorer de multiples facettes du sujet, offrant des pistes concrètes pour une meilleure prise en charge :
- IDDSI (International Dysphagia Diet Standardisation Initiative) : une solution pour lier sécurité et plaisir des prises orales du patient dysphagique ?
- Le bilan des capacités d’alimentation,
- Assurer un repas plaisir et sécurisé : comment pallier le manque de rééducateurs et notamment d'orthophonistes dans les établissements accueillant des personnes avec paralysie cérébrale ou polyhandicap ?
- Bien se nourrir pour rester en forme,
- La sensorialité de la bouche,
- Une cuisine adaptée aux troubles de l’oralité qui préserve le plaisir visuel et gustatif,
- Proposer une restauration attrayante à partir de textures modifiées.
La Fédération Paralysie Cérébrale France a chaleureusement salué la contribution des intervenants, dont les connaissances et les expériences partagées sont précieuses. Comme le conclut Jacky Vagnoni, ces échanges multidisciplinaires sont essentiels : « Nous allons, grâce à leurs regards croisés, à la richesse de leurs expériences, enrichir nos pratiques et améliorer l’accompagnement alimentaire des personnes en situation de paralysie cérébrale ou de polyhandicap. » C'est précisément l'objectif de ces rencontres fédérales : mutualiser les savoirs pour transformer positivement le quotidien.